Aventures à Prague, épopée sauvage

jeudi, janvier 09, 2020


Parce qu'un voyage à mon sens ne peut pas se faire sans sorties hors du commun (souvent associées à "galère" XD) j'ai donc bien évidemment embarqué Malo dans mes conneries ahah.

Je pense que la première chose que vous allez vous dire c'est :
Vous étiez pas censé être parties à Prague ?

Cette journée a tout naturellement commencé par un réveil plutôt matinal, avec des tenues de baroudeuses. Nous nous étions préparées de trop bons sandwichs la veille à base de houmous, avocat, fromage et saucisson pour ma part ahah (oui j'en salive encore rien que de vous le raconter).

Nous devions prendre le tram pour aller jusqu'à l'une des gares centrales de Prague afin de prendre un train jusqu'à la ville de Beroun. 
Leurs trains sont assez classes pour nous pauvres françaises habituées du RER parisien (rire). Les wagons contiennent des compartiments au sein desquels on peut changer la luminosité ou encore la température.

L'idée c'était que, une fois à Beroun, on prenne un bus pour nous emmener à Koněpruské jeskyně (ce nom est imprononçable) là où se trouve les célèbres grottes de Koněpruské.

Sauf que, manque de chance, le bus part sous nos yeux, et le prochain n'est que dans 30 bonnes minutes. Direction donc la gare routière pour patienter avec un bon chocolat chaud ! Ou pour aller aux toilettes... avant de découvrir la tête ou plutôt la propreté des toilettes. BEURK.


Mais, comme un malheur n'arrive jamais seul, il s'avère que le fameux prochain bus n'allait pas à la grotte. Le chauffeur a néanmoins été adorable, il ne parlait pas anglais donc on ne comprenait rien à ce qu'il tentait de nous expliquer mais il a été demandé de l'aide auprès d'une passagère pour qu'elle nous explique en anglais que ce bus n'allait pas aux grottes et que le prochain qui irait là-bas serait à 10h07. Nous voilà donc parties pour attendre 30 minutes de plus.

Une fois arrivée à l'arrêt, le fou rire. Nous étions perdues au milieu de la campagne, avec rien à l'horizon, l'occasion de faire une petite vidéo au chéri.



Heureusement Maps fonctionnait et on a pu rapidement découvrir quel chemin emprunter pour aller aux grottes, ce n'était en fait pas très loin.



Sur place, peu de touristes, nous étions à peu près une dizaine sachant que tous les autres étaient tchèques. C'était un peu la sortie du weekend pour les enfants. Un guide nous emmena visiter les grottes où il était interdit de prendre des photos, bouuuh j'en ai pris ! Il parlait en tchèque mais nous avions tout de même droit à une feuille où était noté tout ce qu'il expliquait en français, oui monsieur !

Pour moi qui n'avais jamais vu de grottes auparavant, c'était magnifique.





Le système permettant au guide d'activer les lumières dans différentes parties de la grotte



Pour la suite de la journée, rien de plus simple, direction le château de Karlštejn ! Enfin, rien de plus simple à condition qu'on ait des transports (rires).
Nous avons pu parler à des personnes s'occupant de la grotte qui étaient super sympa, elles nous ont dit : "Dans tous les cas vous devez repasser par Beroun, mais pour y aller vous avez 3 possibilités : soit vous attendez le bus qui part dans 1h, soit vous y aller à pied mais il faut être motivées, soit vous faites du stop après tout deux nénettes c'est sûr on vous prendra. Sinon vous pouvez aussi rester boire des bières avec nous.".
Ne me demandez pas ce qu'il nous est passé par la tête, on a choisi l'option à pied. Sauf que quitte à aller à pied à Beroun (environ 1h10 de marche) pourquoi ne pas aller directement au château ?
Bah oui, allons-y ! Nous voilà parties pour 2h10 de marche.

Si vous pensez que nous sommes folles, arrêtez de lire dès maintenant.

La suite n'est pas très glorieuse, Maps nous indiquait un joli chemin sur la carte qui en fait n'était euh rien du tout. Nous voilà donc en train de marcher soit sur la route (où les voitures passent à toutes vitesses mais heureusement ou malheureusement il n'y a personne) soit en plein milieu des champs de maïs. Je crois que les deux sont cocasses. Sur la route nous n'avons pas réussies une seule fois à se faire prendre en stop, tout simplement car il n'y avait qu'une voiture toutes les demi-heures qui passait et que nos jolies petits culs ne suffisaient pas à priori. Dans les champs, nous marchions sur de la terre battue, des fois à découvert, des fois en lisière de forêt.

La panique a été totale quand nous avons commencé à entendre du bruit provenant de la forêt que nous longions. Des sortes de postes d'observation apparaissaient de temps à autres ce qui me fît penser que si ça se trouve des chasseurs rôdaient.... Une balle perdue serait vite arrivée.
Heureusement pour nous, les bruits ne venaient pas de chasseurs mais plutôt d'une foule de chevreuils qui se mirent à débouler à toute allure près de nous, dont un à 2cm de Malo. On en a bien vu une dizaine au total. Mourir écrasé par un chevreuil vous en pensez quoi ?



Le temps filait à toute allure, nous marchions, encore et encore. Le soleil, étonnamment présent pour la période, cognait si fort que nous étions en débardeur. L'occasion pour nous de prendre quelques bons coups de soleil.

Après moult galères... Nous y étions. Il nous aura fallu plus de 4h pour aller de la grotte au pied du château, 4 HEURES.


Autant vous dire que nous avions des cuisses en béton armé et une envie de continuer à marcher proche de 0.

Arrivée sur place, en voyant ce magnifique château en haut d'une colline, nous nous sommes regardés et nous avons acquiescé : De loin il est beau aussi hein ?



L'idée initiale était d'aller à ce qu'on appelle "Lom Velka Amerika", une carrière de calcaire abandonnée censé se trouver à environ 1h de marche du château.
Un lieu comme celui là serait plus beau au soleil donc nous n'avons pas perdu de temps et nous nous sommes remise en route, il devait être déjà 16h.

Le chemin était ardu, tout en pente et la fatigue se faisait vraiment ressentir.
La route que nous empruntions était fermée pour cause de travaux mais on a tout de même réussi à se faufiler comme si de rien n'était, on devait être vraiment très discrètes au milieu des ouvriers (rires).

Dans un désespoir absolu, on essaya tout de même de faire du stop auprès des rares transports qui passait (pour les ouvriers), qui sait sur un malentendu ça pouvait marcher et ce fût le cas !

Un camionneur adorable s'arrêta, nous lui indiquons alors que nous souhaitons aller voir la carrière. Ni une ni deux il nous montra le chemin avec ses mains.
Moi : "Non non, on veut aller AVEC TOI à la carrière" (rires)
Le chauffeur nous fit monter, son camion était gigantesque ! Il roulait à toute vitesse comme la plupart des autres automobilistes.

Un fou rire éclata quand nous passâmes devant la carrière et qu'il nous dit "c'est ici regardez" mais qu'il continua sa route.
Il allait en fait faire demi-tour 5/10min plus loin.

Une petite photo souvenir et hop on descend.



La carrière était magnifique, il était normalement interdit de s'approcher du bord et de petits cordes l'empêchaient mais zut on avait marché plus de 5h pour arriver là !



En contre-bas on pouvait voir des petites tentes d'ouvriers et cette eau d'une couleur si magnifique.





On profite un maximum de cette vue, prenons quelques photos et il est temps pour nous de rentrer, de la route nous attends.





Si nous voulions retourner au niveau de Karlštejn, lieu de civilisation, il allait falloir redescendre et compter 1h de marche minimum or la nuit commençait à tomber.

On décida de re-tenter le stop, au pire ça nous permettrait de respirer un peu avant de marcher à nouveau. Et là miracle, un homme s'arrête, il ne nous demanda même pas où nous voulions aller et nous pris avec lui.

Dans la voiture nous lui expliquons que nous voulons retourner dans une gare pour prendre un train pour Prague, ce qui tombe bien car il y en a un peu partout dans le coin nous dit-il. Il nous emmena à la gare de son village, un peu plus loin que celle du château.
Il était très gentil et avare de parler, il m'expliqua qu'en fait peu de tchèques parlent anglais ici et cela lui manque, donc nous avons parlé de tout et de rien. Il était vraiment surpris quand il a compris qu'on avait marché depuis Koněprusy jusqu'ici et nous a expliqué qu'ici il n'y a pas de chasseurs particuliers. Ce sont les "gardes forestiers" qui de temps en temps dans l'année doivent réguler la faune.

Une fois arrivées à la gare de Řevnice, nous prîmes facilement un train jusqu'à Prague. La douche une fois à la maison fût vraiment bien méritée !

C'est ainsi que s'acheva cette journée riche en émotions.

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